Travail des perles

Avec ou sans perles…

Ci-dessous, à gauche, le modèle « Posy » créé par Mary Konior (« Tatting with visual patterns »), largement – je pourrais dire « mondialement » 🙂 – utilisé. C’est un modèle astucieux qui répète le même motif 8 fois, jusqu’à « boucler la boucle ». Le disque réalisé mesure environ 7,5 cm de diamètre. Autre particularité: Posy se travaille avec seulement une navette, pas de bobine, puisqu’il n’y a que des anneaux, pas d’arceau.

À droite, le même modèle mais travaillé à ma manière, en lui ajoutant des perles. Si vous préférez la version « avec perles », cette page peut vous intéresser…

Quelle que soit leur diversité, les pièces que je réalise (à l’exception toutefois des frises, qui sont plus sobres 😉 ) ont un point commun: les perles! J’aime concevoir « mes miniatures » comme des enluminures. Je crois que je pourrais avoir comme devise « Beaucoup n’est jamais trop » 😉 …

J’explique ci-après comment je réalise le travail des perles sur mes modèles. Lorsque je présente un modèle (médaillon, étoile, carré…), le paragraphe « Quelques détails techniques » renvoie aux explications qui suivent. Il suffit de se reporter au numéro de paragraphe indiqué.

 

1 Jonction à une perle

Une jonction permet d’accoler 2 anneaux (comme dans notre exemple ci-dessus), ou 2 arceaux, ou un anneau et un arceau, en insérant une perle entre les 2 structures.

La solution la plus simple consiste à faire un « picot une perle », c’est-à-dire un picot d’attente qui permette, ensuite, d’insérer une perle au moment de la jonction:

Concrètement, avec le type de fil et le type de perle que j’utilise, je fais mes « picots une perle » à la jauge 5 ou 6. On fera à la jauge 5 les picots qui ont besoin d’être « serrés », par exemple pour la jonction de 2 arceaux, et à la jauge 6 les picots qui supportent, voire ont besoin, d’un peu de « mou ».

2 Jonction à 2 ou 3 perles

C’est la même chose que la jonction à une perle, c’est seulement la taille du picot d’attente qui va changer en fonction du nombre de perles qu’il devra supporter. J’utilise une jauge 8 mm pour un picot 2 perles, 9 ou 10 pour un picot 3 perles.

Remarque : Dans le cas d’une jonction à 3 perles, on peut créer un effet supplémentaire en utilisant 2 types de perles différents.

3 Jonction linéaire mettant en œuvre une ligne de perles

Il y a deux solutions:

  • La 1ère consiste à mettre en place la ligne de perles sur un picot et à la maintenir – avec une agrafe de boucle d’oreille ou une épingle à compter par exemple – jusqu’à réaliser la jonction. S’il n’y a qu’une ou 2 jonctions de ce type en attente ça peut aller mais s’il y en a davantage, toutes ces agrafes deviennent gênantes.
  • La 2ème solution consiste à faire un picot d’une longueur suffisante pour pouvoir installer la ligne de perles au moment de la jonction avec la 2ème structure, comme dans les 2 premiers paragraphes.

Les photos ci-après illustrent la réalisation d’une jonction linéaire à 5 perles (de 2 sortes différentes). On peut voir les 2 possibilités (perles mises en place sur un picot et bloquées par une épingle à compter) ou simple picot (réalisé à la jauge 16).

Si la ligne de perles doit ensuite devenir le support d’une structure spécifique (voir ci-après), il faut prévoir un picot suffisamment long pour pouvoir « accrocher » la structure:

4 Cas particulier: double rang linéaire de perles

Le motif présenté ci-dessus a pour base un linéaire de 5 perles:

  • 1ère structure: Mise en réserve de 5 perles, 1 DN2 (Image 1), Reprise de la réserve (formation d’un anneau de perles: Image 2)
  • 2ème structure: Jonction réalisée entre les perles 2 et 3 du linéaire (Image 3).

5 Trio de perles

Il s’agit d’un motif constitué par 3 perles groupées en triangle. Un trio de perles peut être seulement décoratif (cercles rouges ci-après) ou peut servir de jonction entre 2 (cercles bleus) ou 3 (cercles verts) structures.

Un trio de perles est réalisé en 3 temps : (1) Faire une « réserve » de 3 perles sur un picot, maintenir les perles, (2) Faire un nœud « normal », (double noeud-DN- en 2 temps). (3) Reprendre la réserve de perles, tendre le travail c’est-à-dire former un triangle de perles, s’assurer que le fil actif « coulisse » toujours normalement et poursuivre.

 

Si le trio de perles n’est que décoratif on pourra travailler avec une agrafe de boucle d’oreille mais si le trio doit servir à associer 2 ou 3 structures, il faut prévoir quelque chose de plus épais pour avoir assez « de mou » pour joindre ensuite les « autres » structures (1 ou 2): on prendra quelque chose de plus épais (une épingle à compter ou un cure-dents par exemple).

6 Carré de perles

Il s’agit d’un motif constitué par 4 perles groupées en carré. Un carré de perles peut être seulement décoratif (cercles rouges ci-après) ou peut servir de jonction entre 2, 3 ou 4 (cercles verts) structures.

Un carré de perles est réalisé en 3 temps, exactement comme le Trio de perles §5.

Même remarque concernant la nécessité de prévoir « du mou » si le carré de perles doit servir à associer plusieurs structures. Pour associer 4 structures on ira jusqu’à utiliser une jauge 4 en plus des 4 perles mise en réserve (voir illustration 5).

Remarque: Tout comme on a réalisé des Trios (§5) et des Carrés (§6) de perles, on peut réaliser des groupes décoratifs de 5 perles. Même technique. Dans ce cas, on pourra modifier la phase (2), en faisant 2 nœuds normaux (2 DN) au lieu d’un seul pour un résultat un peu plus « étalé ».

7 Ligne décorative de perles

On peut réaliser une ligne de perles doublant la ligne d’un anneau ou d’un arceau et à visée seulement esthétique.

La technique est simple : (1) Mettre en réserve des perles sur un picot, (2) Poursuivre la réalisation de l’arceau ou de l’anneau en réalisant plusieurs DN*, (3) Reprendre la réserve de perles et poursuivre.

L’illustration A ci-après montre des lignes de 3, 4 et 5 perles, sur anneaux et sur arceau.

On peut jouer sur le nombre de perles, éventuellement sur le type de perles, mais aussi sur le nombre de double-nœuds de l’étape (2) qui aura une incidence sur le « gonflant » dans le cas d’une ligne de perles. L’illustration B ci-après montre la même ligne de 5 perles réalisée avec 2 double-nœuds (1), 3 double-nœuds (2) et 4 double-noeuds (3). On voit que quand on augmente le nombre de DN, la ligne de perles « s’aplatit ». Pour « mettre en réserve », une agrafe de boucle d’oreille convient si on n’a pas besoin « de mou » au moment de la reprise de la réserve (: dans le cas ou la ligne de perles n’est que décorative). Si la ligne de perles doit servir plus tard d’accroche, il faut prévoir du mou.

Remarque relative à l’image C: Certains auteurs préconisent l’utilisation de perles préalablement enfilées sur le fil au moment de la préparation des navettes. Si les perles se trouvent sur le fil de la navette passive, on obtient le résultat ①. Si les perles sont sur le fil de la navette active on obtient le résultat ②.

De mon point de vue, si on compare avec ce que j’ai décrit précédemment (③), « y’a pas photo » quant à la mise en valeur des perles! Et quand on sait combien il est fastidieux de « trainer » parfois une cinquantaine de perles sur une navette, on oublie ces techniques!

 

8 Transformer un picot en un anneau central portant des perles 

C’est un des rares cas où j’accepte de placer des perles au départ sur le fil: elles ne vont pas nous « encombrer » longtemps. La technique est simple à mettre en œuvre et donne de bons résultats.

Au moment de la préparation de la (ou des) navette(s), placer les perles, 6 dans notre exemple, groupées, sur le fil. On va les utiliser dès le début du travail comme ceci: on débute généralement par un anneau (A), le former en y plaçant les perles et commencer le travail « normal » de l’anneau en maintenant les perles sur l’arrière de la boucle: dans notre cas, 5 DN, 1 Picot à 2 perles- 4 DN, le travail « spécifique » débute alors, on va réaliser 1 grand picot intégrant les 6 perles (jauge 14 ou 16) – on réalise ensuite la 2ème « moitié » de l’anneau: 4DN, 1 picot à 2 perles (jauge 8)- 5 DN. Le « grand » picot doit permettre d’accrocher les  autres anneaux A qui constituent le modèle (5 ou 7 si médaillon hexagonal ou octogonal).

Sur les illustrations ci-dessus, le cercle entoure le picot à 6 perles qui va former l’anneau central du médaillon, on peut noter qu’il y a assez de « mou » pour pouvoir accrocher les 5 anneaux qui constituent le reste du modèle.

La même technique peut être utilisée pour insérer 2, voire 3 perles entre les anneaux qui constituent le cœur du modèle, comme ci-après, il suffit de préparer suffisamment de perles…

 

9 Un cœur tout en perles, version « light » (1-2) et version « plus chargée » (3-4)

Dans la version « light » (1-2), le cœur de perles est réalisé en reliant les anneaux entre eux par des trios de perles.

Dans la version « plus chargée » (3-4), les anneaux sont reliés entre eux, comme pour la version « light », par des trios de perles mais l’effet décoratif est renforcé par l’ajout d’une jonction à une perle supplémentaire.

Sur les photos ci-après on peut voir:

  • les jonctions à une perle, entourées de petits cercles rouges.
  • les trios de perles, entourés de cercles noirs.

 

10 Insérer des perles préalablement enfilées

On aura parfois recours à cette technique comme dans les exemples ci-après. Il suffit d’avoir préalablement enfilé les perles nécessaires sur le fil de la « bonne » navette et de faire coulisser chaque perle au moment opportun.

C’est aussi le cas dans des situations un peu plus complexes, par exemple, les médaillons Ancolie (où le trio de perles doit être inséré entre le départ de 2 anneaux) ou Alba (où le trio de perles doit être inséré entre 2 anneaux fendus).

 

Explication en image avec la réalisation du médaillon Alba: La navette principale (jaune) porte 6 perles. Le navette secondaire (bleue) porte 12 perles. Entre 2 anneaux fendus, on fait glisser 1 perle de la navette jaune et 2 perles de la navette bleue. 1 DN2 pour « fixer » avant de réaliser l’anneau suivant.

11 Trio de perles « particulier »: pour une accroche unique

Le paragraphe 5 présente deux facettes des trios de perles : le trio de perles « décoratif » et le trio de perles permettant d’accrocher 2 autres structures. Pour accrocher une seule structure sur un trio de perles, il faut procéder autrement.

La réserve de 3 perles se fait en 2 temps: dans un 1er temps, on met 2 perles en réserve, puis dans un 2nd temps on fait la réserve d’une perle supplémentaire, entre les 2 premières perles et sur le fil le plus « libre ». Voir illustration 1 ci-dessous. On tend l’ensemble (pas facile! – illustration 2), 1 DN, Reprise de la réserve.

12 Nœud Joséphine « perlé »

Comme son nom l’indique, il s’agit d’un nœud Joséphine intégrant des perles. Les nœuds présentés ci-après intègrent chacun 5 perles, on peut en intégrer davantage… ou moins.

Pour réaliser des nœuds Joséphine « perlés », il faut avoir préalablement enfilé les perles nécessaires sur le fil de la navette passive. La réalisation est simple: former la boucle qui va devenir le nœud Joséphine en y intégrant le nombre de perles nécessaires puis faire glisser les perles, une à une, au moment de la réalisation des DN1 ou des DN2 qui vont constituer le Nœud Joséphine perlé.

Quelques détails…

  • Dans l’illustration 3, on peut voir 2 nœuds Joséphine « ordinaires », c’est à dire non perlés. Le nœud C est constitué de façon « classique » (8 DN1). Le nœud D est constitué par: 1DN2, 8 DN1, 1DN2. C’est ce nœud D qui a ma préférence.
  • Dans l’illustration 3, on peut voir différents nœuds Joséphine perlés. Le nœud E est constitué par: 1 DN2, 5 fois 1DN1/perle, 1 DN2. Le nœud F est constitué par: 1DN2, 4 fois [1 DN1/perle – 1 DN1], 1 DN1/perle, 1 DN2. Le nœud G est constitué par: 1 DN2, 1 DN1/perle, 1 DN1, 3 fois 1DN1/perle, 1 DN1, 1 DN1/perle, 1 DN2. Ma préférence va au nœud F.
  • L’illustration 2 montre la différence entre les nœuds réalisés à base de DN1 (le nœud A: 1 DN2, 5 DN1/perle, 1 DN2) ou à base de DN2 (le nœud B: 1 DN1, 8 DN2/perle, 1 DN1). Dans le nœud B, les perles sont plus saillantes sur l’endroit. C’est ce nœud qui a ma préférence.